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Un mois après le début du confinement, que deviennent les personnes sans domicile et mal-logées ?

Le Collectif des associations unies (CAU) tire un premier bilan de ces semaines proches du chaos pour les personnes  les  plus  exclues,  dans  un  dossier alimenté  par  de  très  nombreuses  remontées  de terrain.

Animés en grande partie par des bénévoles parfois âgés, touchés par l’absence de personnels malades ou devant garder leurs enfants, agissant sans gants ni masques, les accueils de jour, maraudes et distributions alimentaires ont vu leur fonctionnement perturbé.

Le choc a été dramatique pour des dizaines de milliers de personnes à la rue ou en habitat précaire, privées de leurs moyens de survie habituels, ne trouvant plus d’accès à l’hébergement, à l’alimentation, à l’eau ou aux soins.

Depuis,  de nombreuses  avancées  ont  été  réalisées  grâce  à  la  mobilisation  des  pouvoirs  publics  et  des associations. L’accès à l’alimentation s’est réorganisé difficilement. 9 000 places d’hébergement  ont  été créées en urgence et 80 Centres d’hébergement spécialisés (CHS) ont ouvert pour accueillir des personnes malades du Covid-19.

Pour autant, les associations du collectif tiennent à mettre en avant les alertes les plus préoccupantes. Des milliers  de  personnes  sont  encore  à  la  rue,  appelant  le  115 en  vain (comme c’est le cas de près  de  2000 personnes chaque  soir) ou ayant renoncé à le faire. Les solutions d’hébergement, parfois à  plusieurs par chambre à l’hôtel ou dans des centres, voire dans des gymnases, sont rarement adaptées. Dans  les bidonvilles,  dans  les  foyers  de  travailleurs  migrants  et  pour  certains  groupes  de Gens  du  voyage,  des situations  de mal-logement  extrêmes,  sans  possibilité  de  rester  confiné  ou  de  respecter  correctement  les gestes-barrière,  exposent  des  populations  particulièrement  vulnérables au risque de la contamination. Certains territoires, notamment Paris, Toulouse, Marseille, Calais, Grande-Synthe, Mayotte ou la Guyane concentrent un grand nombre des situations les plus délicates.

Cette  interpellation  du  Collectif  des  associations  unies vise  à  empêcher  de  nouvelles  hécatombes. De nombreuses actions volontaristes, que l’on disait hier impossibles, ont été accomplies, mais beaucoup reste à faire. Les personnes sans domicile ont besoin de mesures de survie : réquisition des hôtels et bâtiments vides, dépistage prioritaire, accès aux gants, masques, gels et gardes d’enfants pour les travailleurs sociaux, aides financières exceptionnelles pour compenser les chutes de revenus et éviter les impayés de loyer ou de charges.

A  moyen terme, l’après-confinement devra permettre des changements profonds. Pour éviter, à chaque crise ou chaque hiver, de bricoler des solutions palliatives en urgence, le système d’aide aux personnes sans domicile doit définitivement s’orienter vers le Logement d’abord, l’augmentation des minima sociaux et une facilitation des régularisations administratives.

Cliquez ici pour lire le dossier « Les oublié.e.s du confinement »

300 000 personnes sont sans domicile en France Métropolitaine.
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