Nos actions

Communiqués

Plan Logement d’abord 2 : un plan attendu mais flou et insuffisant

L’annonce d’un second plan Logement d’abord, tant de fois repoussée, est une bonne nouvelle, mais de nombreux angles morts demeurent.

La philosophie du Logement d’abord est portée depuis des années par les associations du CAU, pour faire du logement le socle d’un parcours plutôt qu’un aboutissement après des années d’errance. Le premier plan Logement d’abord avait montré la pertinence de cette approche, en augmentant le nombre d’attributions Hlm aux personnes sans domicile, en relançant la production de pensions de famille et d’intermédiation locative dans le parc privé, en lien avec 44 territoires engagés.

Pour autant, malgré certaines réussites du premier plan Logement d’abord, force est de constater que la situation s’est détériorée, selon des chiffres inquiétants en augmentation chaque année : plus de 330 000 personnes sans domicile, 6 000 demandes non-pourvues chaque soir au 115 et 2,4 millions de ménages en attente de logement social.

Le soutien financier à ce second plan, avec 29 millions d’euros supplémentaires chaque année, est certes appréciable. Mais, dans un contexte de forte montée des coûts, ce coup de pouce risque d’être insuffisant pour changer la donne.

Alors que le plan Logement d’abord est doté de quelques dizaines de millions d’euros supplémentaires, n’oublions pas que les coupes budgétaires depuis 2017 réduisent les APL de 4 milliards chaque année et que les ponctions sur les Hlm ont précipité la chute de la production Hlm d’un quart. Alors que les impayés de loyer augmentent, le loi « Kasbarian » va accélérer les expulsions de personnes précarisées, déjà à un niveau inédit (17 500 expulsions locatives et 2 078 expulsions de lieux de lieux de vie informels en 2022), en contradiction avec l’ambition du plan dévoilé aujourd’hui de prévention des expulsions.

A l’heure où les propositions des participants du CNR-Logement ont été balayées d’un revers de main par le gouvernement, rappelons qu’un plan Logement d’abord ne peut pas remplacer une vraie politique du logement.

Il ne peut pas non plus se substituer à une politique de l’hébergement volontariste, associant places d’hébergement d’urgence en nombre et en qualité suffisants. Le gouvernement doit cesser les fermetures de places en cours et prendre en compte l’impact de l’inflation sur les moyens des associations au risque d’une dégradation de l’accompagnement social, qui plus est au moment où des personnes sont orientées depuis l’Île-de-France vers les régions.

De plus, de nombreuses zones de flou restent à éclaircir dans le plan du ministère du Logement : quels sont ces « 100 000 logements très sociaux » à produire sur le quinquennat ? Pourquoi l’objectif de production de 40 000 logements très sociaux (PLAI) par an a-t-il disparu ?  Quel est l’objectif d’attribution de logements sociaux aux personnes sans domicile ? Est-il prévu le moindre assouplissement pour permettre aux personnes sans domicile en situation irrégulière de régulariser leur situation ? Quel renforcement de l’accompagnement social des personnes sans domicile toujours plus nombreuses ? Autant de questions qui appellent des réponses bien plus ambitieuses pour les personnes sans domicile et mal-logées que le plan présenté aujourd’hui.


Contacts presse :

Angèle Roblot, Chargée de relations médias à la Fondation Abbé Pierre, aroblot@fondation-abbe-pierre.fr / 06 23 25 93 79

Laure Kuntzinger, Responsable du service communication et des partenariats privés de à la Fédération des acteurs de la solidarité : laure.kuntzinger@federationsolidarite.org / 06 31 16 27 90

Téléchargements
300 000 personnes sont sans domicile en France Métropolitaine.
S'abonner
Tenez-moi au courant des dernières actualités par mail

Loading