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Tribune : Mettons fin au scandale des enfants à la rue

Tribune publiée dans le JDD le 16/10/2022

Certains impératifs humains n’ont pas de couleur politique. Nous, enseignants, parents d’élèves, associations, citoyens, parlementaires, appelons à tout faire pour que plus aucun enfant ne dorme à la rue dans notre pays.

Au début de l’année 2022, 1 000 enfants se voyaient chaque soir opposer un refus par le 115 faute de places d’hébergement pour la nuit même, et renvoyer vers la rue, un squat, un bidonville ou un porche d’immeuble. Ce chiffre terrible est passé à 1 600 à la rentrée scolaire, puis à 2 000 aujourd’hui. Cette situation est intolérable.

Ces enfants vivent et grandissent dans des environnements non propices à leur développement et à leur bien-être, et rencontrent de nombreuses difficultés à voir leurs droits fondamentaux respectés, en particulier le droit à l’éducation ou à la santé. Épuisement, dégradation de l’état de la santé, développement de troubles de la santé mentale, retard de motricité, malnutrition, perte de confiance, difficultés à faire ses devoirs, changements d’école à répétition voire déscolarisation… : les conséquences de la précarité résidentielle sont tous les matins sous nos yeux.

Bien des efforts sont déployés par l’Etat et les collectivités, notamment depuis la crise Covid, cependant tant que des enfants par centaines restent sur le pavé de nos villes, nous devons maintenir les engagements. Alors que la situation s’aggrave de mois en mois à Paris, Lyon, Clermont-Ferrand, Rennes, Grenoble, Strasbourg, en Seine-Saint-Denis…, de nombreux hôtels sont en train de fermer pour travaux, dans la perspective de la Coupe du monde de rugby 2023 et des Jeux Olympiques 2024. Surtout, la baisse annoncée de 14 000 places d’hébergement dans le budget 2023 de l’Etat est profondément inquiétante et risque d’aggraver encore la crise que nous traversons.

Le gouvernement présente cette baisse des places d’hébergement comme la contrepartie du déploiement depuis cinq ans du plan « Logement d’abord ». Nous partageons tous la préférence pour des solutions de logement durable plutôt que d’hébergement d’urgence. D’autant plus que les conditions de vie à l’hôtel sont indécentes pour les près de 30 000 enfants qui y vivent. Mais les chiffres des refus au 115 montrent que les logements disponibles, en particulier les logements sociaux, sont encore trop rares pour se permettre dès aujourd’hui de réduire le parc d’hébergement, sous peine de voir des milliers de personnes condamnées à l’errance et à la rue.

Le droit au logement est un objectif à valeur constitutionnelle et un droit consacré par la Convention internationale des droits de l’enfant. L’accueil inconditionnel en hébergement est reconnu dans la loi depuis des années, quelle que soit la situation des personnes en détresse. Nous attendons en premier lieu de l’Etat de faire respecter ces principes de base sans attendre, en produisant et en attribuant davantage de logements sociaux pour les personnes sans domicile et en maintenant le financement de places d’hébergement à la hauteur des besoins.

Signataires : 

  • Manuel Domergue, directeur des études de la Fondation Abbé Pierre et porte parole du Collectif des 39 Associations Unies (CAU)
  • Nathalie Latour, directrice de la Fédération des Acteurs de la Solidarité et porte parole du Collectif des 39 Associations Unies (CAU)
  • Collectif Jamais Sans Toit (Lyon)
  • Les collectifs des parents d’élèves des écoles de Rennes
  • Eric Labastie, président de la FCPE 
  • Christophe Robert, Délégué général de la Fondation Abbé Pierre
  • Maud Bigot vice-présidente Fédération Nationale des Samu Sociaux 
  • Pascal Isoard Thomas, Directeur Général de l’association ALYNEA, porteur du Samu Social 69
  • Margaux Gaillard, Déléguée Générale de l’Association La Cloche 
  • Léonard Nzitunga, Président de la Fédération Santé Habitat
  • Marianne Auffret, Directrice générale de l’Union nationale pour l’habitat des jeunes
  • Anthony Ikni, délégué général du Collectif national droits de l’homme Romeurope
  • Patrick Baudouin, président de la LDH (Ligue des droits de l’Homme)
  • Françoise Dumont, présidente d’honneur de la LDH (Ligue des droits de l’Homme)
  • Bérangère Grisoni, présidente du Collectif Les Morts de la Rue
  • Samira El Alaoui- Directrice- Association Les Enfants du Canal
  • Cécile de Clermont, déléguée générale adjointe de la Fédération de l’Entraide protestante
  • Jean-François MARUSZYCZAK, Directeur général Emmaüs France, 
  • Baudouin de Pontcharra et Maxime Baduel, président et directeur de la fédération Solidarité nouvelles pour le logement
  • Marie-France Eprinchard, Présidente d’Emmaüs Solidarité
  • Michel Platzer, département Logement ATD Quart Monde
  • Aurélie El Hassak Marzorati, déléguée générale du CASP
  • Marie-Andrée Blanc, Présidente de l’Union nationale des associations familiales (Unaf)
  • Jean-Michel David, Président de l’Union Nationale des Comités Locaux pour le Logement Autonome des Jeunes (UNCLLAJ)
  • Véronique DEVISE, présidente du Secours Catholique – Caritas France
  • Jérome Voiturier, directeur général de l’UNIOPSS
  • Suzanne de Cheveigné, présidente des Compagnons Bâtisseurs
  • Florence Rigal, présidente de Médecins du Monde
  • Isabelle Santiago, députée du Val-de-Marne et Vice-présidente de la Délégation aux droits des enfants (Socialistes-NUPES)
  • Stella Dupont, députée de Maine-et-Loire (Renaissance)
  • Olivier Serva, député de la Guadeloupe (Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires)
  • Julien Bayou, député de Paris (Ecolo-NUPES)
  • William Martinet, député des Yvelines (LFI-NUPES)
  • Danielle Simonnet, députée de Paris (LFI-NUPES)
  • Elsa Faucillon, députée des Hauts-de-Seine (PCF-NUPES)
  • Stéphane Peu, député de Seine-Saint-Denis (PCF-NUPES)
  • François Piquemal, député de Haute-Garonne (LFI-NUPES)
  • Léo Walter, député des Alpes-de-Haute-Provence (LFI-NUPES)
  • Marie-Charlotte Garin, députée du Rhône (Ecolo-NUPES)
  • Aurélien Tâché, députée du Val-d’Oise (Ecolo-NUPES)
  • Marie Pochon, députée de la Drôme (Ecolo-NUPES)
  • Julie Laernoes, députée de Loire-Atlantique (ECOLO-NUPES)
  • Jean-Claude Raux, député de Loire-Atlantique (ECOLO-NUPES)
  • Benjamin Lucas, député des Yvelines (ECOLO-NUPES)
  • Francesca Pasquini, députée des Hauts-de-Seine (ECOLO-NUPES)
  • Sabrina Sebaihi, députée des Hauts-de-Seine (ECOLO-NUPES)
  • Philippe Naillet, député de La Réunion (Socialistes-NUPES)
  • Rodrigo Arenas, député de Paris (LFI-NUPES)
  • Fatiha Keloua Hachi, députée de Seine-Saint-Denis (PS-NUPES)
  • Anne Stambach-Terrenoir, députée de Haute-Garonne (LFI-NUPES)
  • Hadrien Clouet, député de la Haute-Garonne (LFI-NUPES)
  • Frédéric Mathieu, député d’Ille-et-Vilaine (LFI-NUPES)
  • Mickaël BOULOUX, député d’Ille-et-Vilaine (Socialistes-NUPES)
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26ème rapport sur l’état du mal-logement en France

Le 26ème rapport annuel de la Fondation Abbé Pierre, présenté le 2 février 2021, décrit et analyse les conséquences sur le mal-logement de l’irruption inattendue de la crise sanitaire, économique et sociale liée à la pandémie de Covid.

Cette situation inédite est intervenue dans un contexte de crise du logement déjà grave et bien ancrée. Dès lors, les épisodes de confinement et de couvre-feu ont reflété les inégalités de logement et remis au centre de nos vies l’importance cruciale de disposer d’un chez-soi décent.

Pour les victimes du mal-logement, auxquelles cette enquête donne la parole, rester à domicile en bidonville, dans des quartiers dégradés, en habitat indigne ou surpeuplement, représente une souffrance, pour soi et pour ses enfants, et entraîne un risque de contamination accru. Pour les plus de 300 000 personnes sans-domicile, à la rue ou dans des hébergements d’urgence plus que jamais inadaptés, la crise a suscité un bouleversement dans un système d’aide déjà fragile et sous tension, malgré la mobilisation d’acteurs publics et associatifs.

Alors que l’on aurait pu croire que cet épisode se limite à une parenthèse douloureuse, cette crise apparait de plus en plus comme porteuse de conséquences durables. Chute de la production de logements, notamment de logements sociaux, blocage des attributions Hlm, montée des impayés, accroissement de la précarité et du chômage, rupture de suivis sociaux, destructions d’emplois à venir et endettement généralisé… : l’étendue des dommages à moyen terme reste encore à qualifier mais on sait d’ores et déjà que les répercussions sociales de cette crise seront importantes.

Face à cela, les politiques publiques ont été réactives pour limiter la casse sociale, mais se contentent trop souvent de mesures conjoncturelles et insuffisantes. Alors que la crise aurait pu représenter une opportunité de changements structurels pour mettre à l’honneur la protection des plus faibles, la valorisation des services publics essentiels, la refonte des minima sociaux et la relance du Logement d’abord, le plan de relance apparaît, pour tous ces chantiers indispensables, comme une occasion manquée pour changer profondément et durablement les priorités de la puissance publique.

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#Présidentielle2017 : 5 propositions pour en finir avec la grande exclusion et le mal-logement !

Le Collectif des Associations Unies demande aux candidats de prendre 5 engagements incontournables pour en finir avec la grande exclusion par le logement :

1. ACCUEILLIR DIGNEMENT TOUTES LES PERSONNES VULNÉRABLES : PERSONNE NE DOIT ÊTRE CONTRAINT DE VIVRE À LA RUE !

  • Réaffirmer l’accueil inconditionnel des personnes en situation de vulnérabilité, quelle que soit leur situation administrative.
  • Offrir toute l’année un parc d’hébergement respectueux des libertés et de la dignité des personnes, ce qui suppose de rompre avec la gestion saisonnière de l’hébergement et d’appliquer le principe de non abandon sur l’ensemble du territoire.
  • Développer l’accès direct au logement des personnes sans abri, avec un accompagnement adapté.
  • Doubler le nombre de places en Centres d’accueil pour les demandeurs d’asile (Cada), soit + 40 000 places sur le quinquennat.
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4 janvier 2017 – Des associations de lutte contre la pauvreté entrent en campagne

Excédées par ce qu’elles estiment être des idées fausses et des stéréotypes véhiculés par les représentants politiques, une cinquantaine d’associations lancent une campagne pour les dénoncer.

Le Monde.fr avec AFP | 04.01.2017 à 15h29 • Mis à jour le 04.01.2017 à 17h44 | Par Isabelle Rey-Lefebvre

Pas moins de 51 associations de lutte contre la pauvreté et le mal-logement se sont unifiées, mercredi 4 janvier à Paris, pour interpeller ensemble les candidats à la présidentielle et lancer leur « autre campagne ». Parmi elles : ATD Quart Monde, le Secours catholique, Aurore, la Fondation Abbé Pierre, les banques alimentaires, France Terre d’asile, Médecins du monde, le Centre d’action sociale protestant et l’Armée du salut.

« Il y a chez beaucoup de politiques français, notamment les candidats à l’élection présidentielle, un déni de la réalité de la pauvreté et du mal-logement, constate Florent Gueguen, directeur général de la Fédération des acteurs de la solidarité (nouveau nom de la Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale). Ces sujets leur font peur et ils ont en mémoire les velléités déçues du passé : le “zéro SDF” de Lionel Jospin, lors de la campagne de 2002 ; le “plus de SDF dans la rue d’ici deux ans” de Nicolas Sarkozy, lors de celle de 2007… Dans les programmes d’aujourd’hui, les diagnostics sont erronés et les solutions inexistantes. »

Les associations critiquent dans les programmes des candidats les idées fausses sur la pauvreté, et comptent, avec leur campagne, rétablir certaines vérités. ATD Quart Monde a ainsi calculé que, dans 95 % des cas, les revenus d’une famille qui gagne le smic sont supérieurs, de 400 à 600 euros par mois, à ceux d’un ménage percevant le revenu de solidarité active (RSA), contrairement à ce que pensent 76 % des Français, selon une étude du Crédoc de 2014.

« Que les Français aient des préjugés, c’est regrettable. Que des hommes politiques de premier plan en aient aussi et parlent encore “d’assistanat”, c’est inadmissible », estime Florent Gueguen.

Les représentants des associations voient se diffuser, dans le discours politique, l’idée, pourtant fausse, que l’on aide trop les pauvres et pas assez les classes moyennes : « C’est archi-faux : 38 % des personnes reçues dans les permanences du Secours catholique n’ont pas accès au RSA, trop compliqué. C’est pourquoi nous proposons, dans l’“autre campagne”, un revenu social de base, plus simple », insiste François Soulage, porte-parole du collectif Alerte, ancien président du Secours catholique.

« Il y a une France du rejet »

« Les statistiques ne rendent pas compte de ce qu’est la vie quotidienne des personnes précaires. Et les responsables politiques ignorent, évidemment, ce que c’est que vivre à l’hôtel ou faire deux heures de trajet pour travailler – 20 % à 25 % des SDF ont un emploi – et ne mesurent pas le sentiment d’abandon des jeunes dans des quartiers qui se dégradent », analyse Christophe Robert, délégué général adjoint de la Fondation Abbé Pierre.

« Des mesures ont été prises au cours du quinquennat de François Hollande comme la revalorisation des minima sociaux de 10 % en cinq ans, le déblocage de crédits pour l’hébergement d’urgence, passés de 1,4 à 1,8 milliard d’euros entre 2010 et 2015, poursuit M. Robert. La courbe de la pauvreté ne s’est pas cependant inversée puisque de 2004 à 2014, 800 000 personnes de plus sont passées sous le seuil de pauvreté (60 % du revenu médian), soit un total de près de 9 millions de pauvres. Les besoins croissent plus vite que les moyens alloués et nous avons besoin d’une rénovation structurelle du système de protection sociale. »

« Le système d’hébergement d’urgence ne fonctionne plus, faute de sortie vers du logement pérenne, remarque Florent Gueguen. Environ 20 000 places en centres d’hébergement pourraient se libérer si nous disposions des logements sociaux et très sociaux nécessaires. »

Autre sujet sur lequel les associations tiennent à faire entendre leur voix : l’accueil des migrants. « Beaucoup d’initiatives et une grande solidarité s’expriment sur le terrain », constate M. Soulage. « Il y a une France du rejet mais aussi une France solidaire, rassure M. Gueguen. Il faudra bien parler de régularisation des étrangers sans-papiers, traiter en particulier la question des “ni expulsables, ni régularisés” qui sont condamnés à une vie à l’hôtel ou en centre d’hébergement. Emmanuel Macron nous a d’ailleurs promis d’adopter une “position courageuse” sur ce thème. »

L’« autre campagne » commencera réellement à la fin du mois de janvier et se fera aussi sur Internet, avec la mise en place d’un site démontant les idées fausses, ou grâce à des plates-formes rassemblant les propositions des associations, et des visuels relayés sur les réseaux sociaux.

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300 000 personnes sont sans domicile en France Métropolitaine.
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