Très peu pour les sans-domicile et les mal-logés, quasiment rien pour le logement social… : après des mois de concertation, qui ont montré chez tous les participants une urgence à agir, le CNR-logement apporte bien peu de réponses aux victimes de la crise du logement. Le flou des réponses apportées reflète le manque d’ambition et de vision du gouvernement.
Le CAU se félicite certes de l’annonce, après des mois de report, du plan de relance du « Logement d’abord », pour faciliter l’accès au logement des personnes sans domicile, qui offre une certaine visibilité aux acteurs. Mais nous sommes en attente sur le contenu du plan, les détails sur la programmation pluriannuelle de l’hébergement, les logements d’insertion (résidences sociales, intermédiation locative, foyers de jeunes travailleurs…), la prévention des expulsions, les attributions Hlm, l’accompagnement social… Les montants annoncés, 40 millions d’euros par an jusqu’en 2027, semblent se limiter à la poursuite du plan au même niveau qu’en 2023, alors que les besoins explosent partout dans les zones tendues et que le 115 laisse à la rue des milliers de personnes chaque soir faute de solutions.
Pire, alors que le secteur Hlm traverse une grave crise, avec une chute de la production neuve en raison des coupes budgétaires depuis 2017 et de la hausse des taux d’intérêt, la relance du logement social est la grande oubliée des annonces, hormis quelques mots d’ordre imprécis.
Le développement de logements aux loyers légèrement inférieurs au marché, par le logement « intermédiaire » est certes utile, mais il ne doit pas faire oublier que la demande la plus urgente concerne les logements sociaux et même très sociaux (73 % des 2,4 millions de demandeurs Hlm sont sous les plafonds de ressources du logement très social).
Les mesures de régulation des marchés, qu’il s’agisse de l’encadrement des loyers ou du foncier, ne semblent pas avoir été retenues, sans parler de l’arlésienne de l’encadrement d’Airbnb, renvoyé encore une fois à plus tard. L’élargissement de Visale est le bienvenu, toutefois la formule retenue est moins ambitieuse que la promesse du candidat Macron en 2022.
Sur le front de l’amélioration de l’habitat, même si aucune annonce ne concerne l’habitat indigne, les aides à la rénovation énergétique performante doivent être accrues. Nous attendons des arbitrages financiers en conséquence.
De manière générale, le CNR-logement semble calibré pour ne rien coûter ou presque à l’Etat. Alors que le projet de loi de finances pour 2024 pourrait faire la part belle aux coupes budgétaires sur le logement, le CAU appelle au contraire à un investissement public fort pour les mal-logés.
Contacts presse :
Angèle Roblot, Chargée de relations médias à la Fondation Abbé Pierre, aroblot@fondation-abbe-pierre.fr / 06 23 25 93 79
Charlotte Abello, Chargée de communication à la Fédération des acteurs de la solidarité : charlotte.abello@federationsolidarite.org / 06 17 80 03 52
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